Rien ne serait plus agréable à mes yeux peu audacieux mais bleus que de retrouver un héros de fiction aimé, s'il n'y avait de ces écrivains qui dépassent tout et se font reconnaître, d'un livre à l'autre, roman, nouvelle, essai, article ou poésie.
Je raffole de l'auteur génial qui se glisse dans ses thèmes de prédilection et révèle ainsi de ses préoccupations principales (de manière très frappante et récurrente, comme, je sais pas, chez Paul Auster et Philip Roth par exemple, ou Romain Gary, ou Colette, ou Dorothy Parker, enfin bref chez les auteurs qui se posent un peu là).
Les bouquins se complètent, comme des pièces d'un puzzle, et on n'aime rien tant que de retrouver le fil qui les relie, les doublons qui n'en sont pas, les nuances et leur sens.
Alors quand il s'agit de John Fante, de Jimmy Toscana ou d'Arturo Bandini, on atteint des sommets.
Ici, un recueil de courts récits d'enfance et de jeunesse, publiés après la mort de l'auteur en 1983.
Denver, les Rocheuses, les conserveries de Californie, maman qui voulait être nonne, papa le maçon qui n'a pas de boulot en hiver et qui savate, le charbon à rentrer, l'école catholique, les poules de maman, et les poules de papa, les arrestations pour désordre sur la voie publique, les spaghetti et les ravioli, l'épicier irlandais qui accepte le crédit mais qui fait peur, le base-ball, les machines à écrire, les confessions, Dieu, les philippins; sortir de sa famille, écrire, être estimé pour ce qu'on est, ne pas reproduire les erreurs parentales dont on a souffert, savoir aimer (c'est pas une chanson ça?), avancer en gardant du recul.
Le vin de la jeunesse, John Fante (1940), recueil de courtes nouvelles publié post mortem en 1985, un poche 10/18 (Christian Bourgois). (à peu près 7€)
Un autre roman de jeunesse complètement génial de John Fante que je conseillerais à qui ne connaît pas: La route de Los Angeles (1933), refusé par les éditeurs, publié post mortem en 1985.
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