lundi

Angels in America, Mike Nichols

En ce moment je regarde la série Angels in America, une formidable épopée gay et anti-républicaine, quoique ce serait réducteur et idiot de la limiter à ça. Ca se passe à New-York en 1985, différents personnages s'entrecroisent autour des questions de l'homosexualité, du Sida et de la maladie en général (la souffrance, l'espoir de guérison, la dépression), mais aussi de la culpabilité, de la fuite, du mensonge, de l'honnêteté (envers soi et les autres), de l'amour (et de l'ambivalence des sentiments), le tout sur fond historique américain: les années Reagan, les relents toujours vivaces du maccarthysme, le communisme (on y croise des personnages qui ont vraiment existé, comme Ethel Rosenberg, ou Ray Cohn), le racisme (avec le personnage de Belize, juste et intansigeant), les religions (on y parle de prophète, il y a un ange sexy et les personnages sont caractérisés par leur côté juif, WASP ou mormon).
Ce mélange entre fiction échevelée et vérité historique, c'est tout ce que j'adore dans la littérature, en général; d'ailleurs le titre original de la pièce de théâtre de Tony Kushner dont est issue cette adaptation télévisuelle condense parfaitement cette idée: A Gay Fantasia on National Themes.


C'est à la fois drôle, tragique, burlesque, poétique, fantastique et pathétique; très théâtral, très écrit (à voir en VO, bien entendu), avec des tas de théories philosophico-politico-religieuses sur le sens de la vie, j'adore ça. 
Les acteurs sont tous géniaux, et pas que Emma Thompson, Meryl Streep et Al Pacino (rien que ça); d'ailleurs mes personnages préférés sont incarnés par des acteurs moins célèbres, Justin Kirk (Prior Walter) et Mary-Louise Parker (Harper), les délaissés hallucinés. Je signale en passant qu'ils apparaissent tous les deux dans une autre série géniale, Weeds. Ca doit faire un peu téléphage de dire ça.

Je n'ai pas encore tout visionné, j'ai du arrêter à la vingt-deuxième minute du quatrième épisode (il y en a six), parce que Y. s'endormait.

10/06: ai fini de voir le quatrième épisode; toujours grandiose et burlesque; autre thème: soigner l'angoisse de la mort par l'humour et la dérision, ce qui par ailleurs est très juif.
16/06: je visionnais la fin ce soir. Quel talent. 

***

Angels in America, de Mike Nichols (2003) d'après Tony Kushner (1991), une série HBO.

D'autres séries HBO absolument fantastiques: Les Sopranos (1999/2007) et Six feet under (2001/2005).

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