jeudi

J'ai épousé un communiste, Philip Roth

Comme d'habitude avec ce prolifique auteur américain, j'ai adoré, et je conseille grandement la lecture de ce roman à toute personne normalement constituée, aimant la grande histoire mêlée à la petite (mon dada, je le concède).
Style impeccable, intelligent, passionnant.
Les thèmes abordés: la politique au début du McCarthysme, la chasse aux sorcières, le miroir aux alouettes du communisme d'avant la déstalinisation, mais pas uniquement; j'ai beaucoup apprécié la relation du jeune homme en devenir face à la découverte du père spirituel, choisi, admiré, et pas imposé comme le père naturel (rejeté pour être mieux compris- plus tard), puis son désaveu (avant l'élection d'un nouveau modèle, etc). C'est en fait le récit de la constitution d'une personnalité adulte (et d'écrivain, par ailleurs), vue et comprise par le jeune homme lui-même avec le recul de plus de quarante ans.

Ajoutons à cela les différents points de vue, l'art et la manière dont l'auteur montre que chaque événement a été vécu différemment selon les personnages (le héros, son meilleur ami, son frère, sa femme, sa belle-fille, son fils spirituel, sa maîtresse, sa belle-soeur...), en rapport avec leur âge, leur personnalité, leur connaissance de détails ou de scènes inconnus des autres, leur capacité d'analyse. J'ai trouvé ça très bien foutu.
Plus convenu: la culpabilité, les tensions familiales, la sensibilité, l'amitié, le positionnement et les choix de vie politiques, la littérature comme béquille, l'incompréhension systématique entre parents qui veulent bien faire et enfants sourds (oui, bon, ça, je suis encore trop jeune pour apprécier la sans doute juste valeur de cet aspect-là du roman), la longueur d'une vie, la difficulté de rester soi (quand on s'est trouvé), et honnête avec ses choix; du Philip Roth, quoi (ce n'est pas une critique négative).

Voilà un excellent roman avec des trucs qui se passent dedans, ouah!



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J'ai épousé un communiste, Philip Roth, Gallimard, Folio, 1998.

Dans cet excellent roman, Philip Roth cite quelques auteurs à lire de toute évidence: Arthur Miller, Hemingway, Tom Wolfe et John Dos Passos.

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