Grâce à Alfred Döblin, mais aussi et surtout grâce à l'infatigable concours de Franz Biberkopf (notre héros), me voilà désormais un peu plus renseignée sur l'Allemagne, ou tout au moins sur les bas-fonds berlinois de la fin des années vingt, ce qui concentre déjà pas mal de choses.
La couverture Folio, un détail du Crépuscule, aquarelle de Georg Grosz (un ami d'Otto Dix, un de mes peintres allemands favoris sinon mon), datant de 1921, annonce tout à fait la couleur, une fois n'est pas coutume.
La force du roman tient dans la carrure de Franz Biberkopf, l'arsouille avec qui le Destin ne prend pas de pincettes, un ancien déménageur voyou séduisant les fifilles, souffrant d'alcool mauvais et d'une droiture aléatoire quoique sincère.
Nous suivons ses pérégrinations berlinoises sur une petite paire d'années qui en valent dix au bas mot, aux côtés d'un narrateur omniscient tout aussi désolé que nous du spectacle offert par Franz Biberkopf.
La langue est belle, l'histoire est forte, les personnages affolants, la période fascinante, le lieu étourdissant, l'ensemble est d'une modernité assez incroyable et je vais bientôt me promener sur l'Alexanderplatz avec un regard particulier et je ne manquerai pas de zyeuter l'entrée du métro en pensant au cheval qu'en a sorti un Franz Biberkopf amoindri lors de sa construction il y a bien longtemps de ça.
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Berlin Alexanderplatz, un roman monumental d'Alfred Döblin (1929).
D'autres artistes allemands qui me plaisent: Dürer, Goethe, Paul Klee, Kandinsky, Otto Dix, Hermann Hesse, Erich Maria Remarque, Leni Riefenstahl (non! ça c'est une blague!).
Je ne connais absolument rien au cinéma allemand, mais je connais sa valeur et l'ampleur de mon ignorance, j'espère combler ce manque très rapidement. N'empêche que j'ai adoré un fameux film récent se passant à Berlin: Good bye, Lenin!, un film de Wolfgang Becker (2003).
Berlin Alexanderplatz adapté à la télévision? Rainer Werner Fassbinder l'a fait, en 1980, et ça tient en 14 épisodes que j'ai hâte de voir (décidement).
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