mercredi

Gros-Câlin, Emile Ajar

Romain Gary, un des plus flamboyants et mystérieux auteurs du XXème siècle: courageux, intelligent, talentueux, drôle, politique, beau, et en plus de tout ça légendaire; vraiment un de ces types dont on voudrait faire un modèle pour son propre fils (Romain Gary pêchait-il par bavardage étant enfant? voilà qui me tourmente pour des raisons filiales justement).

Pourquoi parle-je de Romain Gary? Car Emile Ajar naquit de l'imagination dudit Romain Gary (né Roman Kacew, d'ailleurs) (il a écrit sous d'autres pseudos aussi, mais dans une moindre gloire), pour devenir l'auteur de quelques uns de ses plus chouettes romans, notamment La vie devant soi (prix Goncourt en je ne sais plus quelle année mais ça doit se trouver aisément dans l'internet mondial) et ce Gros-Câlin, méconnu mais délicieusement neurasthénique et pathétique à mon goût.

Cousin a vingt-huit ans, il est orphelin, parisien et statisticien, on comprendra aisément son énorme besoin de bras pour l'étreindre, le réchauffer, lui témoigner de l'affection, de la sympathie et de l'amour si possible démographique. Un gros python fera l'affaire.

Innocence, naïveté et terrible clarté de vue font déjà partie du style inimitable d'Emile Ajar (Gros-Câlin est son "premier" roman). Il évoque principalement la solitude du monde moderne, les difficultés de communiquer, mais sur un ton si décalé et drôle malgré tout qu'on oublierait presque le pessimisme sur lequel s'achève à mon sens le roman.

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Gros-Câlin, Emile Ajar (Romain Gary), 1974.

Un autre roman merveilleux d'Emile Ajar? La vie devant soi, Prix Goncourt (refusé) 1975. Egalement adapté avec succès au cinéma en 1977 par Moshé Mizrahi, Simone Signoret interprétant le rôle de Madame Rosa (et oscarisée pour cela).


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