jeudi

Les Forestiers, Thomas Hardy


Quand je lis "Les Forestiers", une chronique sociale et comme son nom l'indique, sylvestre, d'un patelin perdu au milieu des bois, je ris souvent des métaphores sexuelles balourdes et éculées (mais peut-être Thomas Hardy en est-il lui-même à l'origine avec ce roman pourtant méconnu?) tournant sans finesse autour des sous-bois qu'on farfouille, des tapis de mousse humides, des jeunes branches tendues comme des arcs et de la sève qui jaillit.



Tout y est: Grace, la jeune fille élevée au-dessus de sa condition; Mrs Charmond, la bourgeoise trentenaire ancienne coquette; Mr Fitzpiers, le jeune médecin cruel et séducteur; Melbury, le vieux père qui a tout sacrifié et surtout, surtout, Giles Winterborne, l'homme des bois. Ambiance victorienne, corsetée et pleine de convenances et d'inconvenances.

Par ailleurs et surtout, le roman est traversé de part en part d'un nombre considérablement affreux de tragédies et autres destins contrariés, hasards malheureux, mauvais choix, mensonges, aveuglement, décisions désastreuses...

Le roman s'ouvre et se ferme sur un personnage "secondaire" mais dont la présence, l'honnêteté, la sagesse, l'humilité et l'amour tu écrasent tous les autres personnages qui pêchent par orgueil ou gourmandise et qui finiront mal.

Un roman ni franchement optimiste ni guilleret, en somme.

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Les Forestiers, Thomas Hardy (1887).

Un autre roman, contemporain d'ailleurs quoique français, composé d'une succession de désastres? je pense à La joie de vivre, d'Emile Zola (1884).

Un autre roman anglais tapi dans la mousse assortis d'étreintes dans la terre en dépit des convenances? L'amant de Lady Chatterley, D. H. Lawrence (1928)! A compléter avec le visionnage du film de Pascale Ferran (2006), notant au passage une superbe scène de fontaine qui explose à un moment fatidique, pour filer l'idée de la métaphore sus-citée.

Disons que la métaphore est un procédé qu'il appartient à chacun d'apprécier, mais malgré tout, point trop n'en faut, c'est vite ridicule.


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